La fin de la base de Guantanamo

Depuis de longues années,  les dirigeants cubains n'avaient plus évoqué publiquement l'avenir de la base aéronavale américaine de Guantanamo au sud-est de l'île. Le mardi 28 janvier, au 3ème sommet de la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (CELAC) qui s'est tenue au Costa Rica, le président Raul Castro a réaffirmé solennellement qu'après la levée totale de l'embargo contre son pays les Etats-Unis devraient entamer des négociations pour mettre fin à leur présence militaire en territoire cubain. Fidel Castro avait toujours affirmé que la base de Guantanamo figurerait parmi les cinq points de discussion obligatoires - los Cinco Puntos - une fois le blocus levé. Tôt ou tard, par conséquent, les Etats-Unis devront céder leurs droits mal acquis s'ils veulent entretenir des relations normales avec La Havane. Guantanamo est un exemple concret de leur politique impériale en Amérique latine dès le début du 20ème siècle. Imposée au peuple cubain, la base américaine, à l'entrée de l'une des plus belles baies du monde, s'étend sur 116,5 km2. Elle possède deux aérodromes, un port mécanisé, des docks flottants et suffisamment de munitions pour soutenir un siège de sept jours. Tout a été prévu pour rendre la vie des 2 000 militaires américains et leurs familles la plus agréable possible: trois chaînes de télévision, courts de golf et de tennis, terrains de sports, hippodrome, salles de spectacle, cinémas etc...Les détenus de la base, cadenassés à double tour, y vivent eux dans des conditions effroyables. Depuis que les Etats-Unis ont pris possession par la force de ce morceau de Cuba, le 19 décembre 1903, leurs marines ont envahi à trois reprises le territoire cubain. Il est temps que la  nation américaine mette en accord sa politique étrangère avec les principes qu'elle prétend défendre.