lundi 16 novembre 2015

La chasse à courre des djihadistes

François Hollande ne veut pas de Bachar el-Assad, au pouvoir depuis quinze ans, et se refuse à l'inclure dans une coalition internationale avec la Russie et l'Iran pour lutter contre Daech, autrement dit l'organisation Etat islamique (EI). Pour lui l'homme fort de Damas, qui a écrasé sans pitié ses opposants, doit être écarté sans ménagement du pouvoir. Laurent Fabius, son ministre des Affaires étrangères, l'a convaincu de ne céder sous aucun prétexte. Pourtant les attentats sauvages du 13 novembre, à Paris, prouvent que les djihadistes forment aujourd'hui une armée bien organisée dont les commandos peuvent à tout moment semer la terreur. Dans une telle situation, il est urgent de rassembler tous les pays qui veulent lutter par tous les moyens contre les fous de l'Islam. Pourquoi la France s'y refuserait-elle? On voit bien que les droits de l'homme sont soumis à toutes les sauces lorsqu'il s'agit d'intérêts économiques et stratégiques. En Afrique subsaharienne, nos gouvernants n'ont jamais eu beaucoup de scrupules dans ce domaine. Le cas d'Idriss Déby Itno, président du Tchad depuis décembre 1990, en est un exemple. L'homme gouverne à sa guise en faisant disparaître ses opposants sans aucun ménagement. La France se garde bien de lui faire des reproches. Elle a besoin du Tchad pour traquer les djihadistes d'Aqmi, dans le nord du Mali. Alors, pourquoi faire la fine bouche dans le cas de la Syrie? L'organisation Etat islamique est devenue l'ennemi public n° 1 de l'humanité.

lundi 2 novembre 2015

Nouveau pion de l'Otan à l'Est

On nous mijote un  problème dans les Balkans, quelque chose comme une provocation du  genre "guerre froide". Pour l'instant, l'opinion publique  ne se doute de rien. Mais, dans un mois, l'affaire risque de faire du bruit. De quoi s'agit-il? Pays de 700 000 habitants et 13 812 km2, situé entre la Bosnie-Herzegovine, la Serbie et l'Albanie, de langue serbe, aux caractères cyrilliques, et de religion à majorité orthodoxe, le Montenegro s'apprête à accueillir un sommet de l'Otan au cours duquel il devrait être invité officiellement à entrer dans l'Alliance atlantique. Après avoir essayé d'incorporer l'Ukraine à cette organisation militaire qui regroupe la plupart des pays européens, provoquant ainsi une crise grave avec Moscou,  les Etats-Unis  font à nouveau  avancer leurs pions  pour resserrer davantage leur étau autour de la Russie. Est-ce ou n'est-ce pas de la provocation? Ce ne sont pas les quelque milliers d'hommes de cette petite armée des Balkans qui menacent le monde. Derrière se dessinent de plus en plus clairement les forces mondiales  décidées à s'imposer territorialement. En attendant quoi? Gageons que Vladimir Poutine, grand joueur d'échec, concocte une contre-attaque de sa spécialité. En jouant avec le feu, ce climat de petite guerre froide devient de plus en plus dangereux.

jeudi 29 octobre 2015

Cuba: les guignols de l'ONU

Mardi 27 octobre, la 24ème Assemblée générale de l'ONU a condamné à la quasi-unanimité l'embargo nord-américain contre Cuba: 191 pays sur 193. En 1992 ils n'avaient été que 59. On se demande comment cet anachronisme peut perdurer. Malgré  les pressions internationales pour mettre fin à cette situation, les Etats-Unis ont durci leurs sanctions depuis le début de l'administration Obama et le rétablissement des relations diplomatiques avec La Havane. Début octobre, le Crédit agricole a ainsi été condamné par la justice nord-américaine à une amende de 693 millions d'euros pour avoir enfreint l'embargo. On voit bien que la principale puissance économique et militaire de la planète s'arroge tous les droits sans se soucier le moins du monde de l'opinion publique internationale. Est-ce digne d'une nation démocratique? En votant une fois de plus pour l'embargo, les Etats-Unis n'ont eu qu'un allié à la 24ème Assemblée générale de l'ONU: Israel, fidèle parmi fidèles!  C'est à se demander si Washington et Tel Aviv ne jouent pas aux guignols.

mardi 20 octobre 2015

Le scandale des bombes de Palomares (2)

Une erreur s'est glissée dans mon commentaire du lundi 19 octobre. En réalité, les deux appareils du Strategic Air Command se sont écrasés près de Palomares, à 120 km. au nord-est d'Almeria, et non pas l'inverse.

lundi 19 octobre 2015

Le scandale des bombes de Palomares

En janvier 1966, un Boeing B-52G du Strategic Air Command et un KC-135 se sont heurtés en plein vol au cours d'un ravitaillement de carburant. Les deux appareils se sont écrasés à 120 kilomètres du village espagnol de Palomares, au nord-est d'Almeria, sur la côte méditerranéenne. Des quatre bombes thermonucléaires à bord du Boeing, plus puissantes que celles d'Hiroshima et Nagasaki, deux sont complètement détruites en percutant le sol, une troisième reste presque intacte et la quatrième sera récupérée en pleine mer après deux mois et demi de recherches. Envoyé spécial de "L'Express", je me suis rendu sur place dès le surlendemain. "Nous ne partirons pas d'ici, m'avait affirmé le commandant De Loria, de la 16e Air Force, avant d'avoir récupéré jusqu'au dernier boulon+". La population était affolée à l'idée des risques de contamination radioactive. Pour se donner du courage, beaucoup chantaient le soir un "cante flamenco", "La Bomba perdida". Battements de mains, de pieds, mélopées, rien n'y manquait. Cinquante ans après, John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, est allé à Madrid pour signer une déclaration d'intention avec son homologue espagnol. C'était le 19 octobre .Les Etats-Unis souhaitent désormais  signer, "aussi rapidement que possible", un accord pour nettoyer le site de Palomares et transférer sur leur territoire les terres contaminées. Quelle bonne nouvelle!

samedi 10 octobre 2015

La politique claire de Poutine en Syrie

Depuis quatre ans les Etats-Unis et leurs alliés s'évertuent à soutenir des démocrates modérés qui veulent renverser le  régime de Bachar El-Assad. Ils leur fournissent des armes et un soutien logistique. Malheureusement ils ne représentent qu'une fraction  de l'opposition. Ce sont les bandes armées de l'Etat islamique, incrustées de plus en plus profondément en Syrie et en Irak, qui menacent de prendre le pouvoir dans une grande partie du Moyen Orient. Fanatiques religieux de l'islam, farouchement opposés à toute forme de modernité, ils n'hésitent  même pas à détruire sans  état d'âme les vestiges prestigieux de civilisations millénaires. Réaliste, Vladimir Poutine a compris qu'il était inutile de continuer à soutenir des opposants à Bachar El-Assad qui sont incapables de se mettre d'accord sur un programme minimum de démocratisation. La situation devenant de plus en plus grave il fallait agir. C'est chose faite. La Russie a décidé de soutenir en priorité le régime syrien. Pendant la deuxième guerre mondiale les Etats-Unis ont lutté la main dans la main avec l'Urss contre l'Allemagne hitlérienne. Pourquoi François Hollande et Laurent Fabius persistent-ils à faire de la diplomatie en dentelle qui n'a aucune chance d'aboutir? Oublions cette mentalité de guerre froide qui fait de la Russie l'ennemi principal de tout processus de paix.

samedi 26 septembre 2015

Problèmes ethniques en France

Les Français craignent de perdre leur identité. La présence massive de musulmans, majoritairement originaires des pays arabes, et celle de centaines de milliers d'hommes et de femmes en provenance de l'Afrique subsaharienne remettent en question la formation d'une nation aux multiples visages. Depuis quelque temps le débat sur la composition ethnique de la population recommence à agiter les esprits. Faut-il ou ne faut-il pas lors des recensements classer les citoyens français et étrangers en fonction de leur couleur de peau ou de leur religion? Le Brésil, nation de 204 millions d'habitants, a choisi d'être clair sur la question. La population est classée en cinq catégories: blancs, métis, noirs, asiatiques et amérindiens.A chacun de choisir sa couleur au moment du référendum. Il n'est pas rare que des métis ou des mulâtres que l'on désigne sous le terme générique de pardos (gris) préfèrent être classés parmi les blancs. Mais en général les Brésiliens sont fiers de revendiquer leur métissage. C'est ainsi que le pourcentage de métis est passé de 38,4%, en 2 000, à 43,1%, en 2010. A l'inverse, le pourcentage de blancs à la même période est tombé de 53,7% à 47,7%. Et les noirs? Ils ont augmenté de 6,2% à 7,6%. Grâce à la connaissance de la composition ethnique de la population, le Brésil a appris à mieux se connaître et à corriger les failles de sa société: discrimination raciale notamment. Pourquoi la France ne pourrait pas en faire autant?