mardi 25 janvier 2011

Ben Ali et la presse française

La grande presse française, aux mains de groupes industriels et financiers, s'est abstenue pendant des années de dénoncer dans ses éditoriaux le régime autoritaire du président tunisien Ben Ali. Pas un mot sur la corruption de son entourage ou l'enrichissement illicite de sa famille. Mutisme total. Elle a eu la même attitude concernant les tortures et les assassinats des opposants démocrates à la monarchie du Shah en Iran. Dans le cas de l'apartheid en Afrique du Sud, elle à délibérément désinformé l'opinion publique pour sauvegarder des intérêts économiques et politiques. Il a fallu que des soulèvements populaires prennent une ampleur que n'avaient pas prévue les diplomates pour que la vérité éclate au grand jour. Quand cessera-t-on cette manipulation de l'information? Dans le cas de la Tunisie on nous a fait croire que c'était un pays qui n'avait pas de problèmes majeurs par rapport à d'autres pays arabes, que les femmes commençaient à s'émanciper, que les infrastructures hôtelières étaient la preuve de son développement et de son ouverture vers le monde. Même si la Tunisie était en avance dans le domaine des conquêtes sociales et culturelles par rapport à l'Arabie saoudite ou le Yemen, même si elle a résisté grâce à la modernité de sa pensée populaire aux ravages du fondamentalisme musulman, elle vivait sous la contrainte d'un homme qui régnait sans partage. Il est temps que la grande presse fasse son mea culpa pour ne pas se déconsidérer.

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