mercredi 25 décembre 2013

La méconnaissance de l'apartheid

Le premier-ministre israélien Benjamin Netanyahou n'a pas assisté à l'hommage mondial rendu à Nelson Mandela, "à cause des frais de voyage". L'excuse officielle est minable, mais elle a au moins le mérite de rappeler à ceux qui s'intéressent à l"Histoire qu' Israel avait entretenu des relations très étroites avec l'Afrique du Sud au temps de l'apartheid. D'autres dirigeants occidentaux, à l'époque complices, n'ont pas eu le même scrupule.  Quel grand journal français, britannique ou nord-américain publiait des reportages sur le système raciste du gouvernement blanc de Pretoria? Il y avait bien quelques éditos pour dénoncer les atteintes aux droits de la personne humaine. Rien de plus. Le silence était à ce point iinsupportable que dans le courant de l'année 1971 la revue bilingue Continent 2 000, éditée à Paris, me proposa d'aller sur place pour expliquer aux lecteurs les mécanismes de l'apartheid. Après avoir obtenu difficilement mon visa, j'ai parcouru le pays pendant trois semaines. Je suis entré clandestinement à Soweto, une ville de 700 000 habitants qui n'était sur aucune carte car de population noire, j'ai interviewé le gouverneur blanc du Transkei, région soi-disant autonome où naquit Nelson Mandela, j'ai découvert peu à peu les méthodes machiavéliques des Blancs contre la population noire. A mon retour, j'ai publié un reportage de vingt pages pour expliquer concrètement le système de l'apartheid. Et le dénoncer. Qui sait aujourd'hui en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, trois pays qui avaient des relations privilégiées avec l'Afrique du Sud au temps de la guerre froide, ce qu'était vraiment l'apartheid? Qui dans l'opinion publique? 

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