La France a oublié Mayotte

Nos dirigeants occidentaux passent leur temps à sermonner tous ceux qui ne s'alignent pas sur leurs principes et à les menacer de sanctions économiques et diplomatiques. La réincorporation de la Crimée à la Russie, à la suite d'un référendum approuvé démocratiquement avec plus de 95 pour cent des voix, leur a servi une nouvelle fois de prétexte pour faire revivre un climat de guerre froide. Ils oublient trop facilement qu'ils ne se sont pas privés depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale d'agir unilatéralement lorsqu'ils estimaient que leurs intérêts étaient en jeu. A cet égard la France devrait faire preuve d'un peu de retenue dans ses attaques aux dirigeants russes, principalement Vladimir Poutine. Aurait-elle oublié le cas de l'île de Mayotte, au large de Madagascar, qu'elle a séparée de la République des Comores, nouvellement indépendante, en organisant un référendum spécial le 8 février 1976 pour la rattacher administrativement au territoire français? L'Assemblée nationale entérina le vote mahorais dix mois plus tard. La même année le Conseil de sécurité des Nations Unies rejetait la demande de reconnaissance de la souveraineté des Comores sur Mayotte par 11 voix pour, une voix contre (véto de la France) et trois abstentions (Etats-Unis, Royaume Uni, Italie). C'est ce qui s'appelle le respect démocratique de la majorité! Depuis 1995 la question de Mayotte n'a plus été inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'ONU. L'île de 370 km2 et 250 000 habitants est devenue le 101ème département de la France. Bravo les amis!