dimanche 25 août 2013

Médecins cubains au Brésil

Brasilia vient de signer avec La Havane un accord de coopération pour faire venir 4 000 médecins cubains qui seront répartis majoritairement dans les régions les plus déshéritées du Nord et du Nord-Est du pays. Un premier groupe de 206 médecins a débarqué à  Recife, le 24 août, où il a été accueilli par des autorités civiles et militaires. Il n'en a pas fallu davantage pour que la droite se déchaîne contre la présence de ce personnel de santé envoyé par Cuba. L'anticastrisme primaire a la peau dure sous les  tropiques.
Le développement du Brésil a été remarquable au cours des dernières années mais le pays reste profondément inégalitaire. Le domaine de la santé en est un exemple frappant. Seuls les riches et certains secteurs  de la classe moyenne bénéficient de soins médicaux dignes d'une nation moderne. L'écrasante majorité de la population ne dispose pas d'un réseau de médecins et d'hôpitaux, ni même de moyens financiers suffisants, pour se faire soigner. Dans les campagnes de l'intérieur la situation est souvent dramatique. 
Devant cette situation, le gouvernement de la présidente Dilma Rousseff a fait appel à l'Organisation Panaméricaine de Santé (Opas) pour la charger de négocier un accord avec La Havane. Il n'y a aucune démarche idéologique dans cette initiative. Grâce à une politique audacieuse, menée depuis le triomphe de la Révolution, en janvier 1959, Cuba a le meilleur système de santé de toute l'Amérique latine. Mieux: plus de 38 000 médecins et personnels de santé prêtent leur concours dans 66 pays en développement. Certains  reçoivent cette aide à titre bénévole (Nicaragua, Pérou, Bolivie, Erythrée, Ethiopie). En échange de pétrole à un prix préférentiel, le Venezuela a accueilli au cours des dix dernières années 30 000 médecins cubains qui ont travaillé dans les quartiers pauvres des grandes villes.
Pourquoi le Brésil qui manque de médecins, particulièrement dans ses milliers de bidonvilles, ne pourrait-il faire appel à ceux de Cuba qui ont une compétence universellement reconnue? Grâce à un système de santé, public et gratuit, l'île révolutionnaire des Caraïbes compte un médecin pour 137 habitants, soit davantage que les Etats-Unis. Doit-on laisser la droite réactionnaire aboyer à tout propos et ne pas rétablir la vérité?

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