lundi 9 juin 2014

Le métissage coloré de la France

Voilà cinquante ans la France était un pays Blanc. Les Noirs qui y vivaient étaient dans leur immense majorité originaires de la Guyane, de la Martinique et de la Guadeloupe. Beaucoup travaillaient dans les postes ou à la police. Depuis, le paysage a changé. Avec l'arrivée de centaines de milliers d'Africains francophones, qui ont fui la misère dans leurs propres pays, un mélange s'est fait progressivement dans la population. Avec le temps, l'amour a tissé des liens très forts entre des hommes et des femmes de couleurs différentes. Aujourd'hui les métis sont devenus tellement nombreux que ceux que l'on appelle les Français de souche sont inconsciemment obligés de s'interroger sur leur nouvelle identité.  C'est un bien car ce phénomène repoussera vers le large le racisme invétéré de certaines franges de l'opinion publique. Au Brésil le métissage s'est fait,  bien souvent par la force, dès le début de la colonisation portugaise. De nos jours personne n'a l'idée de demander à un Noir de Salvador ou de Rio de Janeiro de quel pays africain il est originaire. En France, c'est différent. Beaucoup ne se sont pas encore faits à l'idée qu'un Français n'est pas obligatoirement Blanc.Des dizaines de milliers d'enfants et de petits-enfants de parents africains immigrés qui sont nés dans l'Hexagone se sentent autant Français que leurs compatriotes Blancs. Pourtant, on leur demande souvent  de quel pays ils sont, comme s'ils étaient des étrangers. Ils en souffrent. A ce sujet deux soeurs, Félicité Kindoki et Espérance Miezi, d'origine angolaise et congolaise, qui ont grandi en région parisienne dans un environnement afro-européen, viennent de publier aux éditions J'ai lu un petit livre de 160 pages. Il est plein d'humour et de finesse sociologique. Il nous en apprend beaucoup sur l'intégration en France. Son titre: "Comment savoir si vous êtes NOIR".

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