dimanche 10 mai 2015

François Hollande à Cuba

Pour la première fois depuis l'indépendance de Cuba, en 1898, un chef d' Etat français se rend en visite officielle dans cette île hispanophone des Caraïbes. A l'exception de Felipe Gonzalez, chef du gouvernement espagnol, en 1986, et du pape Jean-Paul II, il est  le seul dirigeant de l'Europe occidentale, d'autre part, depuis le triomphe de la révolution castriste, en janvier 1959, à faire le déplacement à La Havane. Non seulement la France a toujours vu les Caraïbes sous le prisme de ses anciennes colonies devenues des départements. Elle n'a jamais compris non plus l'importance de la révolution cubaine dans les Amériques. Aucune diplomatie qui se démarquerait de celle des Etats-Unis! Certes, depuis 1991, la France vote chaque année la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU pour la levée de l'embargo nord-américain. Mais elle n'a jamais essayé d'entretenir des relations particulières avec Cuba. Le voyage du président de la République, ce 11 mai 2015, n'a rien d'exaltant car il met en relief les failles de notre politique étrangère. François Mitterrand, alors premier secrétaire du Parti socialiste, avait passé six jours à Cuba en octobre l974. Chaleureusement accueilli, il avait souligné "l'immense effort collectif par lequel Cuba se fraye son propre chemin vers le socialisme". Quelques semaines avant la fin de son second mandat, il recevait Fidel Castro à l'Elysée, en mars 1995. On se demande pourquoi la France entretient des relations étroites avec des régimes autoritaires en Afrique et en Asie  alors qu'elle s'obstine à jeter l'anathème sur les frères Castro. En fait, ce sont des intérêts économiques ou stratégiques qui orientent sa politique.  On aurait espéré du voyage de François Hollande dans les Caraïbes autre chose qu'une succession d'escales en cinq jours. La place des Antilles françaises dans la région n'est pas celle de Cuba.

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