Droit du sol et droit du sang en France

Porte-parole du PS, le député Hugues Fourage l'a bien dit: "Nicolas Sarkozy tourne dans tous les sens". En 2003, alors ministre de l'Intérieur, il s'était opposé à la revendication du Front National d'instaurer le droit du sang, en arguant: "Avec le droit du sang, on a toujours un sang qui n'est pas suffisamment pur". Neuf ans plus tard, entre les deux tours de l'élection présidentielle, il avait déclaré: "le droit du sol, c'est la France". Aujourd'hui  il veut relancer le débat sur le droit du sol pour le remettre en question, en organisant dès l'automne une discussion à huis clos dans son  parti. Il a évidemment le soutien sans faille de son ami Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, qui ne rate pas une occasion de mettre en évidence ses convictions d'un autre âge. Il n'est pas certain que l'ancien président de la République soit assuré de rallier à sa cause la majorité des Républicains. Alain Juppé, François Fillon et Claude Guéant ont déjà fait savoir qu'ils étaient défavorables à sa proposition. Oui, Nicolas Sarkozy tourne dans tous les sens. Pour se faire élire en 2017, il cherche désespérément les voix de l'extrême-droite qui à se contredire à tout propos. Il devrait savoir que le principe d'attribution de la nationalité française est double. Droit du sol, d'abord: est Français celui qui est né sur le territoire français dont un parent est également né en France. Faut-il rappeler que cette disposition est profondément inscrite dans l'histoire de notre pays? Droit du sang également: l'enfant  d'un Français est français quel que soit son lieu de naissance. Au lieu de rassembler des femmes et des hommes de toutes origines Nicolas Sarkozy se lance dans des divagations inquiétantes.